SER PIEDRA, Videoperformance, 16: 40min, 2017.
Depuis les temps anciens, et plus que l'instinct, les êtres humains ont enterré leurs morts, car un corps non enterré n'est pas mort, il est condamné. Antigone le savait, et c'est pourquoi malgré l'interdiction de Créon d'enterrer Polynice, elle préférait désobéir aux lois civiles plutôt qu'aux lois divines, au risque de perdre sa propre vie. L'enterrement accorde une place aux morts dans le monde des vivants. Le tombeau est le lieu de sépulture, un symbole, une porte, qui permet aux morts d'être maintenus en vie, pas oubliés
La performance vidéo de Ser Piedra consiste en une action cyclique, qui me permet, par le dessin, de transformer mon propre corps en tombe. L'exploration développée dans ce projet cherche à répondre en premier lieu à une question sur la représentation du corps de la personne disparue; Par conséquent, de manière analogue à ce qu'elle opère dans les tombes, où la dureté et le poids de la pierre symbolisent l'absence, le vide, dans cette action la fragilité de mon corps représente le rocher, qui se reflète dans la légèreté de la ligne qui le dessine.
L'action est médiatisée par une webcam qui projette ma propre image mais avec un petit délai, qui permet au corps de jouer comme un va-et-vient dans lequel on vit et meurt constamment. Ce geste artistique a été très puissant pour moi. Car à partir de là, des réflexions intéressantes ont commencé à émerger; Cependant, je m'intéressais principalement à celui où la relation symbolique entre le mouvement et la vie, et l'immobilité avec la mort, devenait évidente.
Action - Wilson Arango
Production audiovisuelle - Wilson Arango