Atlas, est un projet interactif (en développement) qui trouve son origine dans un processus d'appropriation et de réinterprétation de ces images cataloguées dans certaines éditions du magazine Rastros.

Les photographies qui y sont publiées sont appropriées et réinterprétées pour être mises en relation les unes par rapport aux autres, mais cette fois, de manière réticulaire et non linéaire telles qu'elles sont présentées dans un magazine, et aussi sous un format qui cherche à offrir une expérience différente de celle informative.

Pour cette raison, le projet Atlas est un corps composé d'images qui sortent des tombes, un corps métaphysique, un corps social, un corps qui, comme celui des martyrs, a été démembré, sectionné, anéanti, enfermé; victime d'une rationalité perverse.

L'installation est essentiellement conçue pour mettre en évidence l'absence et le vide qui sont présents dans ces images et qui reflètent bien l'horreur de la disparition. Pour cette raison, la mise en scène privilégie ce geste. Dans une série de tours de papier, grâce à un logiciel de cartographie, les images appropriées qui composent l'atlas sont projetées sur leur face supérieure. À première vue, vous avez le sentiment qu'il s'agit de simples tours de papier, cependant, quiconque souhaite se plonger dans le contenu de l'Atlas doit tourner la page, c'est-à-dire qu'il doit prendre la page supérieure pour découvrir quelle image se cache sous cela. Pour découvrir qu'il est nécessaire de supprimer les couches supérieures, le spectateur pourra retirer autant de feuilles qu'il le souhaite et les images qu'il trouvera changeront à l'infini. Le paradoxe, et peut-être le plus puissant de l'action, est que celui qui tourne la page découvre que le papier est vierge, c'est-à-dire que l'image ne peut jamais être appréhendée.